De la route de la soie à la route de la foi
Témoignage.
« S’il est un mot qui a guidé toute ma vie personnelle, familiale, associative et politique, c’est bien celui d’engagement.
Point n’est besoin de chercher plus loin la raison du respect, de l’admiration et, pourquoi ne pas l’avouer, de l’affection que je porte depuis toujours à Pauline Jaricot.
Tout la destinait à une vie bourgeoise, insouciante, conventionnelle : sa famille, son milieu, son époque. Et voilà qu’à tout juste 16 ans, l’appel de Dieu la conduit à se consacrer à la prière, mais également au soutien des malheureux, des malades, des gens du peuple : « Si je ne le fais pas tout de suite, jamais je ne pourrai le faire », dit-elle alors à sa sœur.
Voilà ce qui chez elle me guide, et me donne force, aussi, dans les moments de doute. Jamais elle n’a abandonné, rien n’a eu raison d’elle, ni la maladie, ni les objurgations de son entourage. C’est cela qui la poussa, notamment, à acheter ses terrains à Fourvière et l’usine de Rustrel, aliénant son atrimoine au service des autres et de sa foi.
Les autres, toujours les autres, dans sa foi, dans ses actes, tout au long de sa vie. Comment voulez-vous que la femme d’aujourd’hui que je suis ne s’inspire pas de son formidable exemple ? C’est une énorme chance pour une femme, lyonnaise et chrétienne, de disposer ainsi d’une telle lumière. Je peux — oh, très humblement, bien-sûr ! — me sentir, moi aussi, comme une toute petite Pauline dans mon action quotidienne, dans mes activités bénévoles au sein du mouvement familial comme dans le sport scolaire ou la politique.
Croyez-moi : dans mon quotidien de militante, les moments de doute, les tentations de baisser les bras ne manquent pas… Quel coup de fouet, alors, de penser à Pauline ! Elle soulevait les montagnes, nous n’allons pas flancher au pied d’une colline ! Alors on se dit « Allez, au boulot ! » et ça repart…
À mes yeux, sa béatification est bien plus qu’une juste reconnaissance. C’est aussi un formidable levier pour toutes celles, mais aussi ceux qui ne la connaissaient pas. Ils vont la découvrir et pourront trouver force dans son exemple.
Pour moi, c’est une grande joie. Et j’espère vivre assez longtemps pour voir sa sanctification ! »
Marie Guyon est vice-présidente de l’UGSEL, trésorière de l’association Pauline Jaricot et ancienne élue du 4e arrondissement du Lyon.
Source : Lyon People, mai 2022, page 90.